Les talibans sont entrés à Kaboul le 15 août et ils répriment déjà violemment toute activité ayant rapport à la musique. Les stations de radio et de télévision du pays ont cessé d’en diffuser, les magasins vendant des instruments ont été détruits. Des musiciens afghans témoignent.
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En Afghanistan, les musiciens déjà condamnés au silence
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L'abandon des conservatoires par l'Etat est une faute politique majeure
Emmanuel Dupuy, rédacteur en chef de Diapason, s'alarme du désengagement programmé de l'Etat dans le financement des conservatoires de musique. Une décision qui risque d'aggraver les inégalités et mettre en danger la formation du public et des musiciens de demain.
C'est le dossier brûlant du moment. Il y a deux mois l'intention affichée par la Mairie de Paris de réformer ses dix-sept conservatoires d'arrondissement m'incitait à la plus vive inquiétude. Aujourd'hui, c'est pour toute la galaxie des conservatoires qui illuminent nos vingt-deux régions que l'on doit s'alarmer : à compter de cette année, l'Etat ne leur versera plus un centime.
Plus un kopeck pour les conservatoires !
Certes, la part ministérielle a toujours été minoritaire dans leur financement : moins de 10 % il y a dix ans. Mais, depuis, elle n'a fait que fondre, sous l'effet des lois de décentralisation de 2004, au point de devenir nulle à ce jour. On comprend mieux, alors, pourquoi les « Conservatoires nationaux de région », qui n'avaient en réalité de nationaux que le nom, ont été rebaptisés « Conservatoires à rayonnement régional »... Seule une poignée d'établissements adossés à des pôles universitaires seront épargnés. Pour les autres : plus un kopeck, des clous, macache.
Conséquence de ce désengagement, la totalité des charges est désormais supportée par les collectivités locales – en particulier les villes –, alors même que les dotations de l'Etat qui leur sont allouées diminuent. Sur le terrain, le jeu de massacre commence : là c'est un professeur parti à la retraite qui n'est pas remplacé, ici ce sont des sessions d'orchestres annulées, des classes à horaires aménagées fermées, ailleurs on augmente les frais d'inscription, ou bien on cherche à recruter des enseignants moins rémunérés, donc moins qualifiés... Bref, c'est tout le système qui souffre.