Elle a sans doute été l'une des plus grandes musiciennes du 19e siècle avec les Allemandes Fanny Mendelssohn et Clara Schumann. Mais si l’on parle encore de la sœur du génial Félix Mendelssohn et de l’épouse du tourmenté Robert Schumann, la Française est, quant à elle, tombée dans un oubli presque total, y compris sur le territoire national. Une indéniable injustice..
Née à Paris le 31 mai 1804, morte à Paris le 15 septembre 1875.
Elle est la fille du sculpteur Jacques-Edmé Dumont, et sœur du sculpteur Auguste Dumont. Sa mère Marie Elizabeth Louise Courton est apparentée aux peintres Coypel.
Elle reçoit ses premiers cours de piano d'Anne Elizabeth Cécile Soria qui fut une élève de Clementi. Elle aurait eu aussi (selon Fétis) Hummel et Moscheles comme professeurs.
En 1819, elle étudie l'harmonie et la composition avec Reicha (1770-1836) alors professeur au Conservatoire de Paris. Elle interrompt momentanément les études quand elle se marie en 1821 avec le flûtiste, compositeur et éditeur de musique Aristide Farrenc (1794-1865).
Sa fille unique Victorine naît en 1826. Elle est une excellent pianiste. Elle décède tuberculose en 1858
Louise Farrenc reprend ses études avec Reicha. Sur la recommandation d'Halévy, elle est professeur de piano de la duchesse d'Orléans en 1842, la même année 1842 elle est nommée professeur de piano au Conservatoire national de Paris.
Elle se ne se produit plus que rarement et se consacre à la composition.
Son mari cherche à faire jouer ses oeuvres, et ils projettent ensemble une monumentale anthologie de musique pour piano en 23 volumes couvrant le répertoire du XVIe siècle au milieu du XIXe siècle, Le Trésor des pianistes qu'elle achève seule après la mort d'Aristide Farrenc en 1865.
En 1861 et en 1869 elle reçoit le Prix Chartier de l'Académie des Beaux-Arts
En 1870, elle organise avec ses élèves un concert avec les oeuvres de l'anthologie au programme.
Contrairement à l'air du temps elle n'écrit pas d'œuvres lyriques. Elle compose de la musique de chambre, beaucoup pour le piano. Des quatuors, des quintettes. Elle a à son actif trois symphonies. Certaines de ses oeuvres sont publiées sous le nom de son mari, ce qui rend les identifications difficiles.
Son Air russe varié pour le piano, opus 17, suscite une critique positive de la part de Robert Schumann. Sa Seconde Ouverture est créée sous la direction d'Habeneck par la Société des Concerts du Conservatoire. Sa Première symphonie opus 32 est donnée avec succès le 23 février 1845 à Bruxelles et au Conservatoire de Paris le 17 avril de la même année, on entend également au Conservatoire la deuxième symphonie le 3 mai 1846 et la troisième le 22 avril 1849. Son plus grand succès est la nonette en mi bémol majeur opus 38, donnée à la Salle Erard le 19 mars 1850.
Partitions de Louise Farrenc dans l'IMSLP
- Variations pour le piano sur un thème d'Aristide Farrenc, opus 4
- Variations pour le piano sur un the de Cenerentola, opus 5
- Variations pour le piano sur l'air O ma tendre musette, opus 6
- Air suisse varié pour le piano, opus 7
- Trois Rondeaux originaux, opus 8
- Rondeau sur un chant d'Il Pirato, opus 9
- Variations sur un Rondo du Colporteur d'Onslow, opus 10
- Rondeau sur les thèmes d'Euryanthe de Weber, opus 11
- Variations sur une Galopade Hongroise, opus 12
- Rondeau sur un the de Zelmira de Carafa, opus 13
- Les Italiennes, trois cavatines favorites de Bellini et de Carafa variées, opus 14
- Variations sur une cavatine d'Anna Boléna, opus 15
- Les Allemands, des mélodies allemandes variées, opus 16
- Air russe varié pour le piano, opus 17
- La Sylphide, rondo-valse sur un motif de Masini, opus 18
- Souvenir des Huguenots, opus 19
- Variations pour piano et violon sur un air suisse, opus 20
- Jours heureux, quatre petits rondeaux, opus 21
- Six fugues, (inédit)
- 1re Ouverture en mi mineur (inédite)
- 2e Ouverture en mi b majeur (inédite)
- Grande Fantaisie et variations pour piano et orchestre ou quintette, sur un the du comte Gallenberg, opus 25
- Trente grandes études pour le piano dans tous les tons, opus 26
- Hymne russe varié pour le piano, opus 27
- Variations sur un the allemand, opus 28
- Air martial des Capuletti pour piano à quatre mains, opus 29
- Air martial des Capuletti pour piano à 2 pianos (inédit)
- 1er Quintette en la mineur pour piano, 2 violons, alto, violoncelle, opus 30
- 2e Quintette, opus 31
- 1re Symphonie en do mineur pour grand orchestre, opus 32 (inédit)
- 1er Trio en mi bémol majeur pour piano, violon et violoncelle, opus 33
- 2e Trio en ré majeur pout piano, violon et violoncelle (inédit)
- 2e symphonie en ré majeur opus 34
- 3e symphonie en sol mineur opus 36
- 1re sonate en do mineur pour violon et piano, opus 37
- Nonette en mi bémol majeur pour violon, alto, violoncelle, contrebasse, hautbois, clarinette, cor et basson, opus 38 (inédit)
- 2e Sonate pour violon et piano, opus 39
- Sextuor en do mineur pour clarinette, piano, flûte, hautbois, cor, basson, opus 40
- Douze études brillantes pour le piano, opus 41
- Vingt études de moyenne difficulté pour le piano, opus 42
- Mélodies pour piano, opus 43
- Trio en mi bémol majeur pour piano, clarinette et violoncelle opus 44 (inédit)
- Trio en mi mineur pour piano, flûte et violoncelle opus 45
- Sonate en si bémol majeur pour piano, flûte et violoncelle, opus 46
- Scherzo pour piano, opus 47
- Valse brillante pour piano, opus 48
- 1er Nocturne pour piano, opus 49 (Paris, Leduc)
- Souvenir d'Orient pour piano (Paris, Frommel)
- La Grand'mère, première rondelette pour piano
- Naples, rondelette pour piano
- Troisième rondelette pour piano avec accompagnement de flûte et violon
- Trois rondeaux
- Pastorale, Savoyard et Valse
- Trois airs variés sur des thèmes de Brugnère et de Panseron
- Le Berger fidèle, romance
- La Tourterelle, romance
- Je me taisais, romance
- L'École du pianiste (Paris, Leduc)
- Méthode de piano (Paris, Bernard de Viguerie)
- Clementi, La Babillard, édition corrigée
- Traité des abréviations (signes d'agréments) employées par les clavecinistes des XVII et XVIIIe siècles (Paris, Leduc 1895)