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Printemps 1849. Camille Urso et son père débarquent à Paris. Leur objectif ? Faire entrer la petite fille âgée de huit ans au Conservatoire de musique. Mais cela est plus compliqué qu’il n’y paraît, même pour la jeune virtuose du violon qui a fait sensation dans sa ville natale de Nantes...
En effet, si l’établissement est officiellement mixte, les filles y sont rarement admises.
En ce 19e siècle, la pratique professionnelle de la musique est plutôt affaire d’hommes. Les jeunes femmes sont encouragées à apprendre à jouer d’un instrument mais seulement en tant qu’activité d’agrément.
Pire encore, certains instruments sont considérés comme "masculins" : la flûte ou le violon sont ainsi réservés aux hommes car ils nécessitent de gonfler les joues ou d’adopter des postures que l’on juge alors indécentes pour les femmes.
Mais il en faut plus pour décourager Camille et surtout... son père ! Monsieur Urso se démène pour que la petite violoniste puisse se présenter à l’examen d’entrée du Conservatoire. De guerre lasse devant tous ces efforts, l’administrateur de l’établissement accepte.
C’est donc dans une ambiance délétère que Camille Urso se présente devant un jury exclusivement masculin. Et celui-ci choisit de ne pas l’épargner en lui imposant de jouer le 4e Concertode Pierre Rode, une partition redoutée des étudiants. Camille Urso ne se laisse pas intimider et passe toutes les difficultés sans problème. Le jury, époustouflé, ne peut que l’accepter !
C’est le début d’une longue carrière : après sa formation, Camille Urso part à la conquête des États-Unis où elle devient une star. La violoniste se fait aussi fervente défenseuse des droits des musiciennes : à son tour de marcher dans les traces de son père et de donner des coups de pouce à celles qui en ont besoin.
Elle milite donc pour que les femmes soient engagées dans les orchestres... et cela, quel que soit l’instrument qu’elles pratiquent !
Studio Hagmal, Portrait de Camille Urso, 1883, lithographie, 72 x 54 cm, National Portrait Gallery, Smithsonian Institution