Mozart était une femme (12/12/2021)

Non, Mozart n’était pas une femme. Mais Mozart aurait pu être une femme  : Maria Anna Mozart fut, comme son frère, un prodige de la musique, avant de devoir se marier et de disparaître de la scène –  mais aussi des livres, des films et de l’histoire. Résultat  : personne ne se souvient d’elle.
Qui peut se vanter de pouvoir citer ne serait-ce qu’une compositrice  ? Connaissez-vous… Cassienne de Constantinople, l’une des premières de l’histoire  ? La flamboyante Hildegarde de Bingen, femme de pouvoir et pionnière de la musique médiévale  ? Ou encore Élisabeth Jacquet de La Guerre, protégée de Louis XIV et claveciniste de génie  ? Quant à Hélène de Montgeroult, après avoir échappé à la guillotine grâce à sa virtuosité, elle rédige l’une des plus importantes méthodes d’enseignement du piano de l’histoire. D’autres, comme Clara Schumann, Fanny Mendelssohn ou Alma Mahler, ont vu leur talent et leur prénom rester dans l’ombre d’un grand homme.
Compositrices, instrumentistes, cheffes d’orchestre, fondatrices d’ensembles… nombreuses sont celles qui ont dû renoncer au succès. Pourtant, la musique classique leur doit beaucoup. Et si on réécrivait l’histoire  ?

Histoire de la musique classique au féminin de Aliette Laleu



Mozart femme.jpgANNA MARIA MOZART

Anna Maria Walburga Pertl épouse Mozart (Sankt Gilgen, - Paris, (à 57 ans), est l'épouse du compositeur, professeur de musique et violoniste autrichien Leopold Mozart ainsi que la mère de Maria Anna Mozart et Wolfgang Amadeus Mozart

Elle naquit à Sankt Gilgen (Autriche), fille de Nicolaus Pertl, ancien étudiant en droit de l'université de Salzbourg et Rechpleger, juge local, à Sankt Gilgen, et d'Eva Rosina Altmann1. Elle épousa Leopold Mozart en 1747. Ils eurent sept enfants dont cinq moururent de maladie infantile. Les deux survivants furent des musiciens talentueux. L'aînée, Maria Anna dite « Nannerl » fut une musicienne de talent, dont les prouesses furent rapidement éclipsées par les succès de son frère. Les deux enfants furent entraînés dans une tournée européenne par leur père. Le second est Wolfgang Amadeus Mozart.

Anna Maria Mozart accompagna son fils dans plusieurs tournées, notamment quand son mari n'était pas autorisé à quitter le service de l'archevêque de Salzbourg.

Elle ne fut pas reconnue pour ses dons musicaux, bien qu'elle fût mariée à un compositeur et professeur de violon de renommée internationale et bien qu'elle fût la mère de deux enfants prodigieusement talentueux.

Anna Maria Mozart décéda de fièvres le , rue du Gros-Chenet, durant une tournée à Paris avec son fils. Ses obsèques eurent lieu en l'Église Saint-Eustache de Paris en présence de son fils, et son corps fut inhumé dans le cimetière attenant à l'église. Le registre paroissial de Saint-Eustache indique : En ce jour, Marie-Anne Pertl, âgée de 57 ans, femme de Léopold Mozart, maître de chapelle à Salzbourg, Bavière, qui mourut hier rue du Groschenet, a été enterrée dans le cimetière en la présence de Wolfgang Amédée Mozart, son fils, et de François Heine, trompette dans la cavalerie légère de la Garde royale, un ami.2 La tombe d’Anna Maria Pertl n’existe désormais plus dans le petit cimetière de Saint-Eustache, mais une plaque commémorative a été apposée en 1953.

CONSTANCE MOZART

Wolfgang Amadeus Mozart était un génie.  Mort ruiné, enterré sans grande pompe, il aurait pourtant pu sombrer dans l’oubli… Si Constanze Mozart ne l’avait pas adoré au point de sacrifier leurs propres enfants à la gloire de son défunt mari. Si elle ne lui avait pas survécu pendant cinquante-et-un ans, bataillant jour et nuit pour la postérité de son œuvre. Si elle n’avait pas gratté la terre à mains nues pour retrouver son squelette, ni rebaptisé son jeune fils « Wolfgang Mozart II » pour le produire dans toutes les cours d’Europe…
Le deuil de Constanze révéla une femme d’affaires intransigeante, un caractère hors norme : une veuve redoutable. Voici le destin extraordinaire et romanesque d’une femme d’une grande modernité. »

C’est dans un appartement dépouillé de tous ses meubles que Mozart meurt le 5 décembre 1791. Sa veuve et les deux enfants qui lui restent sont couverts de dettes. Le génie a disparu, le Requiem est inachevé, de nombreuses sonates et pièces sont en projets mais les commandes ne pourront être honorées.

Dans une Autriche où règne Joseph II, les enterrements en grande pompe sont interdits. Les cérémonies doivent se faire discrètes et Mozart, sans le sou, sera enterré dans une fosse commune. La ville ne daigne même pas, dans un premier temps, allouer une pension à sa veuve.

Commence alors le combat d’une vie pour cette femme qui a tant aimé le génie, qui lui a dévoué les onze années où ils ont été mariés et les cinquante qui ont suivi. Elle veut laver son honneur, celui de son mari, de ses enfants. Porter haut le nom des Mozart. Rembourser ses dettes rapidement et défendre les compositions de son mari. Elle, qui a été déconsidérée par la Vienne de l’époque, par la famille de Wolfgang, elle veut faire de lui une légende. Constanze Mozart montre toute l’ampleur de sa volonté. Et elle va y arriver.

Pour reprendre les mots attribués à son fils par Isabelle Duquesnoy :

Le monument dressé à la gloire de Mozart, c’est elle (Constanze)

Le Mozarteum, la fondation, c’était son idée.

La place Saint-Michel rebaptisée en Mozartplatz, c’est elle

La défense des droits des oeuvres de Mozart, c’est elle… »

12:38 | Tags : mozart femme | Lien permanent | Commentaires (0)